PROTECTS) Pour la Reconnaissance, l'Organisation et Tisser l'Entraide Contre la Traque et le Stalking.

–  Conseils –

Sur internet

Voici des conseils pour le quotidien lorsque l’on est victime de stalking. Ils sont issus de l’expérience, ainsi que des conseils de structures officielles spécialisées dans le stalking à travers le monde.

Préambule

Les conseils qui suivent sont à adapter à la situation et à sa gravité. Voici quelques questions à se poser afin de parvenir à adapter sa protection et sa prévention au mieux :

  • suis-je en danger ?
  • cela va t-il continuer ?
  • si ça s’est arrêté, est-ce que ça peut recommencer ?
  • est-ce que c’est surmontable ?
  • de quoi ai-je besoin pour faire cesser cela ?

Ces conseils sont valables pour la majorité des cas de stalking dans la sphère personnelle. Si vous subissez du stalking dans le cadre du travail, certains points ne sont pas applicables.

Ils viennent compléter les conseils généraux donnés précédemment, et traitent de la dimension physique, c’est-à-dire les aspects pratiques de la vie de tous les jours. L’aspect « vie praique quotidienne » est traité dans la page Conseils : dimension physique.

Plusieurs conseils ont déjà été prodigués dans les conseils généraux ; certains sont rappelés ici car ils sont très importants.

Prendre soin de soi

Ne pas négliger l’impact psychologique que peut avoir ce calvaire. Se ménager, et prendre du temps pour parler, se faire épauler ainsi qu’insérer des moments positifs dans son quotidien.

Informer la/le stalker

Communiquez votre non-consentement au stalker, de manière explicite, claire, polie, calme et ferme. Dites-lui que son comportement vous importune, que nous voulez plus aucun contact, ni communication de sa part, que vous ne voulez aucune relation avec lui.
Si possible, procédez par écrit et avec accusé de réception, pour garder une preuve.

Être clair-e et éviter les contacts

Éviter les contacts avec la/le stlaker. Dans l’idéal, ne répondez pas au téléphone, ni aux divers messages qu’il/elle vous envoie. Cela peut être tentant de lui répondre, mais tenez bon et à la place, mettez en place les diverses protections que nous vous recommandons.
N’essayer pas de le/la raisonner, cela ne servirait à rien. Vous l’avez déjà informé-e que son comportement vous importunait ; normalement il/elle aurait dû réagir de manière positive. Si ce n’est pas le cas, seuls des professionnels peuvent aider à résoudre la situation.
Ne jouez pas non plus les mères-Teresa. Le problème qu’a cette personne lui appartient. Votre soucis à vous, c’est de vous protéger et faire en sorte de vous protéger, que votre vie soit libérée de toutes menaces.
Tant que la personne n’a pas eu le déclic, tant qu’elle n’est pas volontaire pour se faire aider ou soigner, essayer de l’aider ne fera que vous épuiser et sera inefficace. On ne peut pas aider quelqu’un malgré lui…

ATTENTION

Il existe un risque que le fait de cesser tout contact entraîne une escalade du comportement du stalker, accroissant les risques pour la victime. Il est donc nécessaire de mettre en place des mesures de protection, ainsi que d’évaluer au mieux le profil du stalker et son potentiel d’agressivité, exercice complexe car il a été constaté un fort degré d’imprévisibilité dans l’évolution des comportements des stalkers au fil du temps.
Cependant, rester en contact avec le stalker peut lui servir d’excuse; il peut prétendre que puisqu’il y avait échanges, alors il ne se doutait pas qu’il stalkait. Il peut aussi s’en servir pour preuve contre vous.

Dans certaines circonstances, il peut être utile d’avoir des nouvelles du stalker, afin de savoir où il/elle en est. Certain-e-s font des menaces. Certain-e-s passent à l’action, à l’exécution de ces menaces. Aussi, on peut préférer voir venir les choses, plutôt qu’elles arrivent par surprise.
Par exemple, on peut laisser le/la stalker nous écrire sur une adresse email, dont on ne se sert que pour le/la stalker ; on consulte cette boîte email que lorsqu’on le décide, et ainsi on peut se préparer psychologiquement avant de le faire, plutôt que d’être importuné-e sur sa boîte email quotidienne.

Se protéger, prévenir

Sur les sites internet, communiquer le moins possible d’informations personnelles, juste le nécessaire et à des sites de confiance.

Si l’on a des comptes sur les réseaux sociaux, il peut être bon de repenser sa façon de les pratiquer. Vous sont-ils vraiment indispensables ?

Si l’on a un nom de domaine de site internet, faire protéger les informations WHOIS auprès de son registrar.

Sur les sites où on est inscrit-e, voir s’il y a une rubrique pour régler ses préférences, la sécurité, la confidentalité. Si oui, régler les options pour limiter au mieux la possibilité de stalking.

Être vigilent-e si l’on veut s’inscrire en auto-entrepreneur ou autre statut d’entrepreneur solo, et que l’activité ne nécessite pas de locaux (typiquement une activité à domicile ou au domicile des client-e-s). En effet, sur internet, des annuaires listent les entrepreneurs ainsi que leurs coordonnées, ce qui peut être une faille si vous avez indiqué votre adresse personnelle au CFE. La solution consiste à souscrire une formule de domiciliation d’entreprise. Ainsi ce sera l’adresse de la société de domiciliation qui apparaîtra officiellement.

Avoir une adresse email où votre nom, prénom, pseudo connus par ailleurs ne sont pas utilisés ; prendre un pseudonyme.

D’une manière générale, communiquer le moins possible d’informations sur votre vie privée. Ce conseil est valable pour tout le monde. En effet, chacun-e peut être confronté-e au problème du stalking dans sa vie, aussi mieux vaut prévenir que guérir, et éviter d’alimenter internet de vos données personnelles, internet qui est une manne facile pour les stalkers. D’autant plus qu’un-e stalker peut tout à fait être charmant-e et insoupçonnable lors de votre rencontre et pendant l’éventuelle relation, puis se révéler stalker après rupture, car ils/elles « portent un masque de charme  » (John Moore, auteur de « Confusing Love With Obsession »).

Chercher régulièrement si le/la stalker a publié quelquechose à notre sujet.
Dans un moteur de recherche, taper simplement son propre nom et prénom.

Pour faire l’estimation de ce qu’on peut laisser ou pas comme informations sur les réseaux sociaux en particulier, voici une question à se poser : « est-ce que j’afficherais cette information ou cette photo dans la rue ? »
Si la réponse est « non », alors il y a de fortes chances qu’elle n’aie rien à faire sur internet non plus.

Communiquer protégé-e pour le travail

Il existe plusieurs cas où votre identité peut être utilisée dans le cadre du travail. Cela peut poser problème si vous essayez par ailleurs de laisser le moins de traces possibles sur internet pour vous protéger de la personne qui vous stalke. Voici quelques cas de figures courants :

  • votre employeur communique au sujet de ses équipes, par exemple un trombinoscope sur son site internet ;
  • votre employeur diffuse des photos de ses équipes, par exemple sur les réseaux sociaux suite à un évènement ;
  • vous êtes community manager ;
  • vous avez à rédiger et signer des articles ;
  • vous avez à vous inscrire à des services en-ligne pour le travail ;
  • etc.

S’il n’y a pas de nécessité à ce que votre vraie identité apparaisse dans la publication, une solution consiste à utiliser un autre prénom, ou un pseudonyme. Informer votre référent hiérarchique ou la Direction de votre situation (un-e stalker est à vos trousses) et discuter de cette possibilité d’utiliser un autre nom pour les communications publiques et ne pas être pris-e en photo.

Ordinateur, smartphone

Sécuriser l’allumage de votre ordinateur par un mot de passe.
Sécuriser l’allumage de votre téléphone par un code PIN, et si votre smartphone le permet, y ajouter un mot de passe.
Choisir des mots de passe compliqués.
Changer vos mots de passe régulièrement.
Ne pas mettre le même mot de passe à tous les appareils et comptes en-ligne.

Installez un antivirus, un parefeu.

Faire les mises-à-jour du système régulièrement. En effet, dans le domaine informatique les pirates et personnes malveillantes cherchent en permanence à s’intruser dans les ordinateurs et smartphones (qui sont de minis-ordinateurs). Ainsi c’est le jeu du chat et de la souris : d’un côté les informaticiens améliorent la sécurité, de l’autre les pirates cassent ces sécurités. Les mises-à-jour des systèmes incluent donc régulièrement des corrections de failles de sécurité.

Sécuriser ses communications par le chiffrement.

Si la/le stalker est un-e de vos ex-compagnon, et qu’elle/il vous a offert du matériel informatique ou un téléphone, vous pouvez avoir envie de vous débarrasser de ce matériel, par précaution. En effet, il existe des outils et technologies de surveillance accessibles au public, notamment via internet. Si le/la stalker est suffisamment motivé-e, il/elle a pu se procurer ce genre d’outils ou matériels pour vous traquer.

Abonnement internet et téléphone

Attention, lorsque vous souscrivez un abonnement chez un fournisseur internet qui fournit aussi une ligne de téléphone fixe, vos coordonnées sont publiées dans son annuaire ; vos coordonnées sont alors trouvables par tout internaute.
Il faut faire une demande de suppression de vos coordonnées dans cet annuaire. C’est une démarche gratuite.

Garder les preuves

  • faire un dossier papier et/ou informatique contenant les preuves de stalking ;
  • faire un journal de pointage des actes de stalking. Le mieux est de le faire le jour même afin d’avoir bien en mémoire les détails ;
  • faire des copies d’écrans prouvant que le stalker vous contacte ou écrit sur vous sur internet. Noter les dates et heures s’ils n’apparaissent pas sur la copie d’écran ;
  • faire constater par huissier les publications internet litigieuses ;
  • gardez les messages originaux ;
  • garder le journal d’appels qui vous est généralement envoyé par votre opérateur de téléphonie ;
  • garder tous documents prouvant vos démarches pour faire cesser le stalker ;
  • faire des sauvegardes des emails s’il/elle vous en a envoyés ;
  • enregistrer les conversations téléphoniques ;
  • prendre des photos et/ou enregistrer des vidéos du stalker en action. Bien sûr, ne diffusez pas ces enregistrements, photos ou vidéos sur internet ou autre, car vous pourriez être accusé de diffamation, d’atteinte au droit à l’image…

Réseaux sociaux

Si vous utilisez les réseaux sociaux, vous pouvez paramétrer vos préférences, bloquer des utilisateurs, choisir le niveau d’ouverture de votre page aux autres internautes…

Twitter :

Facebook :

Instagram :

Pinterest :

Signaler un abus

Les éditeurs de sites internet, ainsi que ceux qui offrent des espaces de publications en-ligne tels que les blogs, ont un lien pour signaler un contenu abusif.
En voici quelques uns, afin de demander la suppression de propos ou images, ou vidéos…
De manière générale, vous trouverez ce lien tout en bas de la page, ou encore dans la page « Contacts ».

Pour les blogs hébergés par des plateformes :

Pour les sites internet ayant leur propre hébergeur : rendez-vous en page « Mentions légales » pour voir si une adresse de contact est donnée par l’éditeur du site. Si oui, le contacter. Sinon, si l’hébergeur est indiqué, contacter l’hébergeur. Par exemples :

Enfin, s’il n’y a ni contact, ni hébergeur d’indiqués, vous pouvez chercher par la méthode WHOIS : entrer l’adresse du site sur un service WHOIS tel que : http://www.whois-raynette.fr/ (bloc de gauche). Vous y trouverez des informations sur qui contacter.

Si c’est un-e inconnu-e

Si vous ne connaissez pas la personne qui vous harcèle, il faut l’identifier au mieux, noter sa description physique, son numéro de plaque d’immatriculation s’il/elle est en voiture, prendre une photo… Attention à garder ses informations pour vous, ne pas les divulguer sur la « place publique » car vous atteindriez à son image d’une part et d’autrepart vous pourriez être accusé-e de diffamation publique.

Par ailleurs, si vous ne connaissez pas cette personne qui poste des contenus sur vous sur internet, il existe un service de signalement en-ligne appelé PHAROS sur le site www.internet-signalement.gouv.fr il est mis à disposition des internautes français par le Ministère de l’Intérieur.
Vous pouvez effectuer votre signalement :

  • si la personne que vous voulez signaler n’est pas un-e proche (pas d’affaire privée) ;
  • si le contenu est illégal (pas de contenu que vous jugeriez simplement immoral ou nuisible) ;
  • si ce contenu a été publié sur internet et qu’il est visible par tout internaute.

Bien lire le Questions – réponses sur le site PHAROS afin de vérifier que votre cas correspond aux critères.

Droit à l’image

Si le stalker a publié des images ou vidéos sur vous :

  • prendre une copie d’écran, pour garder une preuve ;
  • faire procéder à un constat par huissier, pour garder une preuve montrable en justice ;
  • faire retirer l’image ou la vidéo.

Voici un mode d’emploi de la CNIL pour faire sa demande de retrait :
www.cnil.fr/fr/demander-le-retrait-de-votre-image-en-ligne

Il en va de votre droit à l’image : voir notre page Vos droits en matière d’atteintes à l’image.

Droit à l’oubli

Vous pouvez demander la modification et la suppression de vos données à caractère personnel à toute personne, site internet, entreprise, service, organisme… qui en détient sur vous, sauf quelques exceptions. En savoir plus dans notre page Vos droits en matière d’atteintes à l’image.

Déréférencement des moteurs de recherche

En complément de l’effacement, vous pouvez demander le déréférencement des moteurs de recherche des données ou informations à votre sujet et qui sont liées à votre nom et prénom. Ce « droit » n’est pas inscrit dans la loi, mais imposé par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) aux moteurs de recherche, depuis son arrêt du 13 mai 2014, N°C-131/12.

Si les résultats que vous souhaitez faire déréfencer contiennent des données sensibles (santé, religion, opinion politique, orientation sexuelle…), ce droit au déréférencement s’accompagne de plusieurs spécifications supplémentaires, prenant en compte la protection de l’intimité ainsi que la liberté d’information. Ainsi, des données sensibles doivent conduire au déréférencement, sauf si elles sont « strictement nécessaires » pour l’information du public. Actuellement, c’est le moteur de recherche qui se charge d’apprécier ce caractère nécessaire. Si la personne a elle-même rendu ces informations publiques, cela rentrera en compte dans l’appréciation.

Que sont les données personnelles dites « sensibles » ? Réponse sur le site de la CNIL.

Concernent les résultats faisant apparaître des décisions de justice (jugements au pénal…), des critères doivent s’ajouter à l’appréciation :

  • « la nature et la gravité de l’infraction ;
  • – le déroulement de la procédure, son issue et l’étape de cette procédure à laquelle renvoie l’information ;
  • le temps écoulé ;
  • le rôle joué par la personne dans la vie publique et son comportement dans le passé ;
  • l’intérêt du public au moment de la demande ;
  • le contenu et la forme de la publication ainsi que les répercussions de celle-ci pour la personne. » (FAQ CNIL)

Dans certains cas, le moteur de recherche peut être tenu d’aménager la liste des résultats en vue d’assurer que le premier de ces résultats au moins mène à des informations à jour sur la situation judiciaire de la personne concernée. (FAQ CNIL)

Demander le déréférencement signifie que le moteur de recherche n’affichera plus le lien vers le site ou la page incriminé(e), mais…

ATTENTION, même si le contenu est déréférencé, il continue d’exister sur le site qui l’a publié. De plus, le déréférencement ne sera actif que dans l’Union européenne, ce qui signifie qu’un internaute situé en-dehors de l’UE pourra voir ces informations. La CNIL peut, au cas par cas, obliger les moteurs de recherche à agir sur un périmètre mondial.

Voir les arrêts de la CJUE du 24 septembre 2019.

En pratique, vous aurez à envoyer votre demande de déréférencement via des formulaires en-ligne mis à diposition par les moteurs de recherche. Voici les liens où faire vos demandes :

Pour en savoir plus sur le déréférencement, consulter les questions-réponses sur le site de la CNIL.

Continuer la lecture

Pour compléter votre protection, vous pouvez lire nos Conseils généraux et nos Conseils pour vous protéger dans la vie courante, ainsi que vous informer sur la législation utile dans les cas de stalking.