PROTECTS) Pour la Reconnaissance, l'Organisation et Tisser l'Entraide Contre la Traque et le Stalking.

–  Profils des stalkers  –

Pourquoi ?

Les nombreuses études sur le sujet concluent que le stalking est un comportement dont les causes sont multifactorielles. Les motifs et profils sont diversifiés. Mais la majorité des stalkers souffrent d’une pathologie de santé mentale sous-jacente ; le stalking en est une des manifestations.

Profils et motivations des stalkers

Comme nous l’avons vu précédemment (page Qui, quoi, comment), Zona et al. (1993) ont classifié les types de stalkers en 3 groupes :

  • l’érotomane : 10% des cas ;
  • l’amoureux obsessionnel : 30% des cas, divers diagnostiques psychiatriques, le plus souvent psychotique ;
  • l’obsessionnel simple qui représente la majorité des cas. Durée de stalking plus court. Risque de violence plus élevé.

Mullen, Pathé, Purcell et Stuart (1999) ont proposé une typologie motivationnelle multiaxiale, permettant de mieux définir les types de stalkers et les réponses à leur donner éventuellement médicalement. Ces facteurs sont :

  • la nature de la relation antérieure ;
  • la motivation initiale apparente ;
  • la présence de psychopathologie.

En résulte la typologie suivante, en 5 types :

  • Le rejeté, qui cible une personne ex-intime ou proche.

Les 4 autres types ciblent des personnes non-intimes ou inconnu-e-s. Ici, classés par prévalence descendante (du plus grand au plus petit nombre) :

  • Le chercheur d’intimité qui exprime son amour et en veut en retour. Il développe souvent une fixation pathologique sur la victime;
  • le rancunier, qui éprouve du ressentiment, s’en prend à une personne qu’il considère qu’elle l’a maltraité, ou qui appartient à une organisation qui a provoqué sa colère;
  • le prétendant incompétent est socialement incompétent et utilise le harcèlement pour poursuivre un rendez-vous ou une amitié avec l’espoir de quelque chose de plus;
  • le harceleur prédateur cible des inconnu-e-s dans le but de satisfaire un modèle déviant d’excitation sexuelle. Ce type est plus rare.
    (« The role of psychopathology in stalking by adult strangers and acquaintances », McErwan et Strand, 2013)

La majorité des stalkers sont en recherche d’une relation rapprochée avec la victime. Le fait que cette dernière ne veuille pas ou plus de cette relation est mal vécue : colère ou hostilité consciente deviennent les principales motivations du stalker à sa pourchasse. La majorité des victimes ajoutent qu’elles perçoivent une volonté de les contrôler de la part du stalker.
(« The Psychology of Stalking: Clinical and Forensic Perspectives », J. Reid Meloy, 2001)

Attitude abusive, besoin de contrôle, croyance en un droit de propriété sur la personne, hostilité, exploitation, sont des attitudes et pensées observées fréquemment dans plusieurs études sur le stalking. À l’opposé, ces études relèvent que les motifs d’empathie, le masochisme, l’hyperféminité, l’identité et rôle sexuels ne sont pas liés significativement au stalking. (« The Dark Side of Relationship Pursuit: From Attraction to Obsession and Stalking », Spitzberg et Cupach, 2004)
Spitzber et Cupach soulignent le caractère multifactoriel des motivations à stalker. Ils encouragent à prendre en compte à la fois les facteurs d’expression, les facteurs instrumentaux, ainsi que les facteurs personnologiques, le contexte et la temporalité.

L’obsession, point commun, et annonciatrice de troubles mentaux

« Le stalking est un délit insidieux qui peut avoir des conséquences dévastatrices et durables pour les victimes et leurs familles. Nous savons que les stalkers sont obsédés et obsessionnels et que cela peut découler de problèmes de santé mentale sous-jacents ». (Claire Waxman, commissaire indépendante aux victimes pour Londres, « Specialist multi-agency unit to help tackle stalking launched in London », Metropolitan Police London, article de mai 2018)

L’obsession, en tant que pensée intrusive, est un élément important à prendre en compte pour les thérapeutes dans leur stratégie de minimisation du comportement de stalking. En effet, il a été constaté que bien souvent la personne qui stalke a réduit ses autres activités. Mullen, Pathé, Purcell (2001) ont eu de bons résultats avec l’approche consistant à inciter le/la stalker à sortir de son isolement, à avoir une ou plusieurs activités sociabilisantes : club de golf, cours du soir, centre d’accueil… Quant au patient qui avait trouvé un hobby dans les machines à sous, le problème n’a qu’été transposé : l’addiction aux machines à sous avait remplacé le stalking, ce qui n’est pas souhaitable non plus.

Déni

Les défenses psychologiques typiques du stalker comprennent le déni, la scission, la projection du blâme sur la victime (« c’est pas moi c’est elle/lui qui me suit »), l’identification projective (« c’est pas moi c’est elle/lui qui a des problèmes »).
Des défenses névrotiques peuvent aussi entrer en jeu, telles que la minimisation et la rationalisation. (« The Psychology of Stalking: Clinical and Forensic Perspectives », 1998, et « Stalking An Old Behavior A New Crime », 1999, J. Reid Meloy)

Il en résulte que la plupart des stalkers ne vont pas d’eux-mêmes se faire aider auprès de thérapeutes, et s’ils le font c’est le plus souvent suite à une ordonnance de justice. Ce fait que les patients soient non-volontaires au traitement complique le bon déroulé des soins et demande une démarche thérapeuthique spécifique au stalking de la part des soignants. Par ailleurs, le déni, la minimisation, l’auto-justification du stalker peuvent leurrer les thérapeutes inexpérimentés, d’où la nécessité d’avoir aussi le compte-rendu de la déclaration de la victime (Mullen, Pathé, Purcell, 2001).
Enfin, selon le type de stalker, la médication est différente. (« Stalking: Psychiatric Perspectives and Practical Approaches », Debra A. Pinals, 2007)

Dans la vie courante, ils/elles peuvent être des personnes tout à fait charmantes et insoupçonnables. John Moore relève qu’ils/elles « portent un masque de charme » (auteur de « Confusing Love With Obsession »).

Empathie limitée ou inexistante

Essayer de raisonner le/la stalker en lui décrivant combien cela affecte la victime n’est que peu souvent efficace. Comme nous venons de le voir, ils sont souvent dans une logique de déni, d’auto-justification, qui conduisent à un aveuglement ou au mieux une banalisation dédaigneuse envers l’impact que leur stalking a sur la victime. Argumenter pour susciter de l’empathie peut même être contre-productif chez les stalkers de type vengeurs et chez les prédateurs sexuels (Mullen, Pathé, Purcell, 2001).

L’« amour » comme argument du stalker

La/le stalker plaide souvent l’argument de l’amour comme raison de son comportement.
L’étude de Davis et Frieze confirme la thèse de Mullen et Pathé classant le stalking comme manifestation d’une « pathologie de l’amour » ; certains stalkers recherchent à tout prix à (r-)établir une relation intime. (« Research on Stalking: What Do We Know and Where Do We Go? », Davis et Frieze, 2000)

L’amour est un concept englobant plusieurs formes diversifiées, ayant des motifs différents, qui sont classés par Lee (1973) comme suit  :

  • eros : type d’amour romantique ;
  • ludus : type joueur, comportement abusif ;
  • storge : amour platonique, compassion ;
  • pragma : type calculateur et rationnel, mêlant storge et ludus ;
  • mania : type possessif, dépendance affective, addictive, combinant eros et ludus ;
  • agape : type d’amour désintéressé, idéaliste, mêlant eros et storge.

Le stalking n’est probablement pas lié à agape ou storge, selon Spitzberg et Cupach, la mania par contre oui. Les résultats d’imageries du cerveau sur des personnes ayant été quittées mais qui maintenaient un état d’amour intense/obsessionnel, amènent à conclure que les personnes étudiées avaient des pensées obsessionnelles et avaient une soif de relation émotionnelle avec la personne les ayant rejetées. En outre, ils ont observé une activité neuronale dans les zones de la motivation et de la récompense. Ces résultats corroborent l’observation concluant que l’amour intense et obsessionel est une forme d’addiction, et expliquerait la difficulté à contrôler ses sentiments et comportements par le/la stalker.
(« The Dark Side of Relationship Pursuit: From Attraction to Obsession and Stalking », Spitzberg et Cupach)

Troubles et pathologies mentales

McEwan et Strand (2013) concluent de leur étude que :
« D’un point de vue étiologique, le stalking est un comportement, pas un diagnostique psychiatrique. Cependant, comme mis en évidence par nos résultats, ceux qui entreprennent de stalker sont souvent affectés par des symptômes de désordres mentaux qui peuvent jouer un rôle direct ou indirect dans le déclenchement et la perpétration de ce comportment. »

Les chiffres épidémiologiques varient selon les études. Il en ressort cependant une constante : les stalkers présentent majoritairement des troubles répertoriés dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders), ouvrage faisant référence internationalement pour la classification des troubles de santé mentale.

Dans son étude clinique, Meloy (2001) rapporte que le diagnostique le plus courant pour les hommes stalkers est le trouble de la personnalité antisociale. Les manifestations incluent la colère, le contrôle et la revanche (Davis, Ace, & Andra, 2000).
Les femmes stalkers sont plutôt diagnostiquées bipôlaires ; les émotions courantes sont la colère, l’obsession et la peur de l’abandon (Meloy et Boyd, 2003).(« From the Eye of the Stalker: Personality Profiling of Self-Reported Stalkers », Katherine S-L. Lau and Delroy L. Paulhus, University of British Columbia)
La majorité des stalkers présentent un trouble classable dans l’axe I du DSM (troubles majeurs cliniques, trouble de l’humeur, trouble de l’adaptation, paranoïa, érotomanie, schizophrénie…) : prévalence comprise entre 35,4% (Mullen et al., 1999) et 85% (Meloy et Gothard, 1995). Parmis eux, 25% sont consommateur-ice-s de substances (Mullen et al., 1999).

45% de stalkers présentant un trouble délirant, parmis lesquels 51% présentent un trouble de la personnalité. (Mullen et al., 1999)

Entre 14,3% (Mohandie et al., 2006) et 41% (Mullen et al., 1999) de stalkers sont psychotiques.

En outre, les stalkers cumulent dans leur majorité un trouble de l’axe II (troubles de la personnalité), entre 30-50% (McEwan et Strand, 2013). Les troubles de la personnalités prédominants : personnalités paranoïaques, dépendants, narcissiques et antisociaux (Mullen, Pathé, Purcell, 2001).
Les stalkers appartiennent en particulier au groupe B : Impulsifs (troubles dramatiques, émotionnels ou erratiques). Ces personnes du groupe B sont plus susceptibles de récidiver (Rosenfeld, 2003). En revanche, ils sont moins susceptibles d’être psychopathes que les autres criminels (Meloy, 1999).
Des sujets appartenants aux groupes A (distants, troubles excentriques, narcissiques, histrioniques, antisociaux, borderlines) et C (effacés, troubles anxieux et craintifs) ont aussi été relevés.

Plus précisément, selon le type de lien de parenté :
Tous types de stalkers confondus (proches, ex-intimes, inconnus), 62,5% ont reçu un diagnostic Axe I (DSM-IV-TR).
Les stalkers harcelant des proches ou ex sont le plus souvent du groupe B.
Les stalkers d’inconnu-e-s et de proches sont plus souvent diagnostiqué-e-s Axe I (71%), comparé aux stalkers d’ex (48%).
Les stalkers d’inconnu-e-s et de proches sont plus souvent psychotiques (1 sur 3), que les stalkers harcelant leur ex (1 sur 10).
32% : schizophrénie.
Si l’on reprend la typologie de Mullen et al. ayant servie dans l’étude de McErwan et Strand :
Le rejeté : 1 sur 10 est psychotique, ce qui est beaucoup moins que ceux qui stalkent des proches ou des inconnu-e-s (1 sur 3).
Le chercheur d’intimité : ce type souffre de délires et de psychose au sujet de la victime, directement associés au stalking.
Le rancunier : ce type souffre de délires et de psychose au sujet de la victime, directement associés au stalking. Ils ont plus de propension de maladie psychotique comparé aux autres types de stalkers.
Le prétendant incompétent : pas de croyances délirantes. Ils sont plus susceptibles que la moyenne de recevoir un diagnostique de paraphilie. Ils ont plus de propension de maladie psychotique comparé aux autres types de stalkers.
Le harceleur prédateur : ils sont plus susceptibles que la moyenne de recevoir un diagnostique de paraphilie.
(« The role of psychopathology in stalking by adult strangers and acquaintances », McErwan et Strand, 2013 et « Stalking: Psychiatric Perspectives and Practical Approaches », Debra A. Pinals, 2007.)
*Définition de paraphilie du DSM : « Les paraphilies sont des fantasmes ou des comportements sexuels fréquents et intenses portant sur des objets inanimés, des enfants ou des adultes non consentants ou bien impliquant la souffrance ou l’humiliation de soi-même ou de son partenaire. Les troubles paraphiliques sont des paraphilies entraînant une souffrance ou perturbant le fonctionnement du paraphile, ou nuisant ou susceptible de nuire à une autre personne. »

Selon une étude dédiée aux stalkers de célébrités :

  • 27% psychotiques (hallucinations, délires) au moment du stalking ;
  • 77% non-psychotiques au moment du stalking ;
  • 17% avaient des antécédents de médications psychiatriques ;
  • 7% au moins avaient déjà fait une tentative de suicide. À noter que pour 77% des cas, ce critère n’était pas connu ;
  • 16% potentiellement schizophrènes ;
  • 5% potentiellement ayant un trouble de l’humeur ou dépression majeure;
  • 31% soupçons de troubles mentaux ;
  • 41% pas de trouble mental majeur ;
  • 77% consommation de drogues, alcool ou stimulants (11% sans consommation, et 12% critère inconnu).

(« A Forensic Investigation of Those Who Stalk Celebrities », Meloy, Mohandie et Green, 2008)

Ces statistiques sont à prendre avec dicernement. En effet, McErwan et Strand (2013) ont noté une prévalence relativement élevée de troubles de la personnalité non spécifiés, suggérant ainsi que le stalking n’est pas spécialement dû à un type de trouble de la personnalité en particulier, mais plutôt à une combinaison de traits dans les différentes catégories.
Gilbert et Daffern (2011) suggèrent de considérer la personnalité au niveau des structures de connaissances, des cognitions inadaptées et de l’excitation affective, qui sont des paramètres plus utiles pour étudier le lien entre le trouble de la personnalité et le stalking.
Quelquesoit le trouble ou la pathologie, Mullen, Pathé et Purcell (2001) conseillent une approche mêlant justice et thérapie. Ils soulignent aussi combien il est important dans un premier temps d’adapter la stratégie du thérapeute au trouble de personnalité du patient. Cela est bénéfique aussi bien pour le patient que pour la victime. Ainsi par exemple, pour un narcissique il peut être bon de le sensibiliser sur le coût que son stalking a pour lui-même (temps perdu, frais dépensés, humiliation personnelle… Gaspillage). Peut s’en suivre une thérapie de fond, une fois le stalking maîtrisé.

Les stalkers diagnostiqués comme ayant une maladie mentale ont avant tout besoin de soins (McErwan et Strand, 2013), et leur responsabilité devant la justice peut être éventuellement réduite de ce fait.

Causes du stalking et psychodynamique

Spitzberg et Cupach (2004) conseillent d’opter pour une vision plurifactorielle pour déterminer les causes du stalking. (« The Dark Side of Relationship Pursuit: From Attraction to Obsession and Stalking », Spitzberg et Cupach, 2004)

Le stalking peut être la réponse d’une personne face à son échec relationnel, une réaction inadaptée à l’incompétence relationnelle, à l’isolement social et à la solitude. (« Stalking: Psychiatric Perspectives and Practical Approaches », Debra A. Pinals, 2007)

La recherche empirique émet l’hypothèse d’une pathologie de l’attachement. Les stalkers ont vécus une perturbation de l’attachement pendant la petite enfance, et/ou une perte affective à l’âge adulte, avant l’apparition du stalking. (« The Psychology of Stalking: Clinical and Forensic Perspectives », J. Reid Meloy)
Des abus et traumatismes dans l’enfance sont ressortis comme prévalents : entre 55 et 67% des stalkers ont déclaré avoir été abusé-e-s dans l’enfance. 31 % ont vécu un contexte familial de violences. Plus précisément, c’est la non-résolution des conflits familiaux qui prédispose à devenir stalker, plutôt que le fait d’avoir été témoin de violences familiales. (« The Dark Side of Relationship Pursuit: From Attraction to Obsession and Stalking », Spitzberg et Cupach, 2004)

Le trouble de l’attachement comme origine du stalking revient dans plusieurs articles, appuyant la thèse de Meloy. Une enfance et des évènements de vie difficiles, des carences affectives ont été relevés par Kienlen (1998).
Difficultés chroniques dans les relations – y compris sexuelles –, traumatismes et isolement social semblent favoriser le stalking, symptôme d’une pathologie narcissique issu d’un trouble borderline (« Stalking An Old Behavior A New Crime », 1999, J. Reid Meloy).
Les difficultés engendrent des troubles et sont surmontées par des mécanismes de défense émotionnels et de pensées; Meloy propose le schéma psychodynamique suivant :

  • 1) Existence d’un « fantasme narcissique d’attachement »; le stalker croit en une relation avec sa victime, qu’il est aimé, admiré ou destiné à être avec cette personne. Ce fantasme peut s’appuyer sur une réalité (focus sur un-e ex-conjoint-e, lien de parentée…) ou être issu d’un délire (érotomanie, fans de célébrité…).
    Il y a idéalisation de la victime par le stalker.
  • 2) Un refus, un rejet de la requête de rapprochement par la personne visée entraîne chez la personne demandeuse des sentiments de blessure, colère, tristesse. Mais « dans le monde socialement isolé et caractéristiquement narcissique du stalker, les évènements prennent un tour plus inquiétant. »
  • 3) Cela suscite des sentiments de honte et d’humiliation, qui heurtent l’orgueil.
  • 4) En réaction défensive, il développe « un état de rage, et non de colère ». Cette rage lui permet de dénigrer « l’objet afin de maintenir la rage et réduire l’envie » ;
  • 5) L’émotion suivante – proéminente chez les personnes à pathologie narcissiques – est le « désir de posséder la bonté de l’autre ». Comme le stalker est en même temps dans une dynamique de dénigrement de la victime (étape 4), il juge alors la victime comme indigne d’avoir cette qualité de bonté. S’ensuit la pourchasse visant à blesser, léser, contrôler, détériorer ou détruire la victime.
  • 6) Cette attitude destructrice, aggressive, permet paradoxalement de rétablir le fantasme narcissique d’attachement. Meloy cite la dynamique qui a poussé Othello de Shakespeare à proférer : « Je te tuerai, et je t’aimerai ensuite. » (Othello, V, ii, 17, 18)

La psychopathologie narcissique sévit chez les traqueurs obsessionnels en particulier et chez les personnes antisociales en général.

« Schéma suivi par de nombreux stalkers », traduction Figure 1 de l’ouvrage de Meloy :

Schéma de la psychodynamique du stalker par Meloy

Conclusion

Les études scientifiques sur le stalking font ressortir que la majorité des personnes s’adonnant au stalking souffrent de troubles et/ou de pathologies de santé mentale. Ces maladies trouvent régulièrement leurs causes dans une enfance traumatisée, évoluant vers un trouble de l’attachement, résultant en une incompétence dans le domaine relationnel affectif. Le stalking est une des manifestations de la maladie, un symptôme, un corollaire.
Au sujet de la justice, les avancées scientifiques médico-légales permettent de mieux appréhender la pathologie comme constante des crimes et délits. Mais la question demeure quant à savoir si la psychopathologie est la cause du crime/délit, ou si elle est une excuse, un prétexte. Vue la prévalence des maladies mentales chez les stalkers, Cline encourage la justice à se documenter régulièrement sur les recherches en matière de stalking, et avoir conscience que, dans la plupart des cas, les thérapies sont à recommander pour la santé et le bien-être des personnes qui ont stalké. (« Psychopathology and Crime Causation: Insanity or Excuse? », M. Cline, 2016)