PROTECTS) Pour la Reconnaissance, l'Organisation et Tisser l'Entraide Contre la Traque et le Stalking.

–  Conseils –

Conseils aux stalkers

Peut-être faites-vous partie de la catégorie des stalkers relationnels qui souhaitent cesser de faire souffrir la personne qu’ils/elles aiment.
Voici des conseils pour vous y aider.

Préambule

Tout d’abord, merci de vous intéresser au problème. Bravo d’avoir le courage de regarder le problème du stalking en face, et de faire un premier pas pour aller mieux et de vous préoccuper du sort de la victime.
Pourquoi commencer par vous remercier et vous féliciter ? Cela peut paraître inattendu venant d’une association de soutien aux victimes. Parce qu’il ne s’agit tout simplement pas de juger – que celui ou celle qui n’a jamais fait d’erreur jète la première pierre –, mais d’aider à ce que chacun-e retrouve un quotidien convenable, dans le respect de chacun-e.

Il existe plusieurs types de stalkers, et plusieurs degrés de gravité.

Nous souhaitons ici apporter nos conseils à celles et ceux qui ont envie de s’en sortir et d’arriver à respecter autrui.

Se protéger

Le stalking n’est pas encore puni par la loi française en tant que tel. Par contre, les actes qui composent le stalking, oui. Il est donc conseillé de ne pas envenimer plus la situation et de cesser votre stalking dès maintenant. Vous pouvez mettre à profit le temps ainsi dégagé pour vous occuper de vous, comme nous allons le voir plus bas dans cette page.

S’informer

Parfois, la/le stalker n’a pas conscience que ce qu’elle/il fait est grave. C’est pourquoi s’informer est le premier pas à faire.
Le stalking est une forme spécifique de harcèlement qui mérite de s’informer sur ses particularités.
Dans un tiers des cas, la/le stalker n’est pas malintentionné-e et cherche seulement de l’attention et de l’amour de la part de la victime. Si vous êtes sur cette page, c’est probablement que vous faites partie de cette catégorie et que vous ne cherchez pas à faire du mal à cette personne qui vous est chère.
La/le stalker pense à sa victime de manière répétée ; il/elle peut se sentir envahi-e par ses pensées et ne peut s’empêcher de se tenir au courant de la vie de sa victime. On dit que le stalking s’opère dans un contexte compulsif et obsessionnel.

Stalker n’est pas aimer

Stalker n’est jamais anodin pour la victime. Vous souffrez de son absence, de son refus de vous accordez de l’attention. Vous souffrez car elle ne vous veut pas dans sa vie. Cela vous envahit et vous mène à faire des gestes et actes qui peuvent être très nuisibles pour la personne qui vous est chère.
Les conséquences du stalking sont terribles chez les victimes : appréhension, peur, angoisse, troubles du sommeil, perte d’appétit, tachycardie, dépression, agoraphobie… sont le lot que la plupart des victimes doivent endurer.
Matt R. Nobles, professeur à l’University of Central Florida’s College of Health and Public Affairs décrit dans un entretien à Journalist’s Ressources (Shorenstein Center de la Harvard Kennedy School et Carnegie-Knight Initiative) :


« Le stalking est une expérience très traumatisante et très perturbatrice, au même titre que l’agression sexuelle et l’agression physique. […] Le harcèlement n’est pas une banalité. ».

Stalker n’est pas jouer

Harceler une personne est un acte grave, qui ne doit pas être pris à la légère, à moins de ne pas être dans la capacité d’avoir conscience de la répercution de ses actes, ce qui est le cas des personnes qui souffrent de troubles psychiques ou psychiatriques.
Bien sûr, cela arrive à tout le monde de faire des erreurs. Mais une fois informé-e, le réflexe raisonnable est de prendre ses responsabilité et cesser son comportement, ou se faire aider lorsqu’on n’y arrive pas seul-e. Les stalkers pour qui il est impossible de l’envisager ainsi, de comprendre qu’ils/elles du tors à leur victime, font partie des deux autres types de stalkers : le stalker vengeur (qui veut donc délibérément faire du mal), ou celui qui stalke à cause de troubles psychiatriques.

Dans tous les cas, n’ayez pas honte de demander l’aide de tiers et de professionnels, qui vous écouteront et vous accompagneront vers un retour à la normale de la situation. Vous avez tout à gagner :

  • d’une part pour vous : vous gagnerez en bien-être, et retrouverez la maîtrise de vos actes, de vos pensées, de vos journées ;
  • d’autrepart pour la victime : elle pourra à nouveau revivre normalement, dans le respect de la tranquilité à laquelle tout être humain à le droit fondamental.

Stalker, c’est tricher

Espionner et harceler sont des actes qui jouent un jeu hors limites. Les utiliser ne sont pas flair-play, ils sont très déstabilisants et destructeurs. Rien de bon ne peut sortir de ce jeu : du côté de la victime, c’est devoir endurer beaucoup de souffrances, et du côté du stalker, c’est devoir employer des méthodes qui ne le font pas grandir en humanité. Tout le monde y perd.

Les mots, les maux

Afin de mieux faire comprendre ce qu’endure votre victime, voici les mots (les maux) qu’elle peut éprouver à cause du stalking subit :


Peur    Angoisse    Asthénie    Palpitations    Agoraphobie    Perte d’emploi    Insomnies    Anxiété    Perte d’appétit    Appréhension   Tachycardie    Vertiges    Cauchemars    Dépression    Fatigue    …

Repenser le mot « aimer »

Les stalkers faisant partie de la catégorie des stalkers relationnels prennent souvent l’argument de l’amour. « C’est parce que je l’aime ! » est la phrase typique qu’ils invoquent.
Mais qu’est-ce qu’aimer ?
Est-ce envahir la vie de l’autre, est-ce le forcer à vous donner de son temps, est-ce l’espionner, est-ce le harceler, est-ce le faire souffrir ? Bien sûr que non, et c’est pourquoi il est urgent de faire tout votre possible pour arriver à cesser vos actes.

Un coût élevé pour peu de résultats

Si on regarde maintenant de votre côté ce que vous apporte le stalking, on s’aperçoit que cette technique est inefficace : elle vous coûte beaucoup de temps, probablement de l’argent, de l’énergie, des temps à attendre en vain une réponse, du stress… Tout cela pour un résultat peu probant : la personne ne reviendra pas. Sans compter l’humiliation, qui est vraiment dure à encaisser.
Êtes-vous sûr-e de vouloir continuer à gaspiller de votre temps, énergie et argent pour ça ?

Prenez soin de vous

Vous avez pris conscience que votre comportement n’était pas souhaitable, et vous souhaitez aller mieux, pour votre bien et celui de la victime. Vous avez pris conscience du problème, c’est déjà un très bon début, bravo. « Un problème bien posé est un problème à moitié résolu. » dit l’adage, qu’on peut transposer en : « Un trouble accepté est un trouble déjà à moitié guéri. »

Rassurez-vous, il n’y a pas de fatalité ; la situation peut s’arranger si vous êtes volontaire pour aller mieux.

Peut-être n’avez-vous pas l’habitude de prendre soin de vous, de vous occuper de vos besoins. Ce qui peut être perçu comme généreux peut en faits devenir problématique. Une personne qui ne s’occupe pas assez de ses propres besoins risque de développer une forte attente envers autrui pour qu’il ou elle vienne combler ses besoins, ou encore développer une dépendance affective ou des comportements toxiques pour ses proches.
S’occuper de soi permet de devenir indépendant vis-à-vis de ses besoins et autonome affectivement. Cela apporte en outre mille vertus, dont la confiance en soi. Et être « bien dans ses pompes », bien dans vie, est indispensable pour être bien avec les autres et vivre de belles relations, où chacun-e s’épanouit.
Chercher à l’extérieur de soi la reconnaissance, l’amour, l’estime… ne même pas à l’accomplissement de soi, si l’on les fait porter par d’autres. Le secret c’est de se reposer sur soi-même, développer la confiance que l’on peut s’apporter ce dont on a besoin.

Voici la pyramide des besoins de Maslow, qui est une référence en psychologie et développement personnel :

  • la base des besoins à combler sont les besoins physiologiques : boire, manger, dormir, respirer…,
  • puis les besoins de sécurité : protection physique et morale, stabilité, propriété, confiance…,
  • puis les besoins d’appartenance et d’amour : sociabilité, faire partie d’un groupe, entretenir des liens familiaux, d’amitié, d’amour, de fraternité…,
  • puis les besoins d’estime : sentiment d’être utile, d’avoir de la valeur, d’être reconnu-e et apprécié-e,
  • puis les besoins d’accomplissement de soi : développer ses savoirs et ses valeurs, se développer, s’épanouir.

Chaque étape conditionne l’accès au niveau supérieur.
À la fin de sa vie, Maslow ajouta une dernière étape en haut de la pyramide : le dépassement de soi-même, qui consiste à dépasser l’égo, à se mettre au service d’autrui, d’une cause ou d’un idéal.

Schéma de la pyramide de Maslow

Peut-être des évènements malheureux, indépendants de vous, ont ralenti votre progression vers l’autonomie affective, ce qui bloque l’accès à l’accomplissement de soi. Mais soyez plein d’espoir, il n’y a pas de fatalité, et chacun-e peut cheminer vers l’équilibre et atteindre une vie pleinement épanouie.

Personne ne mérite de devenir victime, et personne ne mérite de devenir bourreau. Tout le monde mérite d’accéder à l’épanouissement, pour peu de s’en donner la peine… N’ayez pas honte car la vie c’est ce cheminement, ce travail pour accéder à la plus haute étape. Gardez courage et n’hésitez pas à vous faire aider.

Faites-vous aider, ne restez pas seul-e avec ce problème envahissant

Parler est déjà un soulagement. Vous pouvez consulter un-e psychologue. Il en existe de nombreux dans toute la France, aussi bien en cabinets privés que dans des structures municipales (possibilité de prise en charge financière par la Sécurité Sociale). Renseignez-vous, vous trouverez facilement, par exemple en cherchant sur internet.
À noter que dans beaucoup d’autres pays, des programmes d’aide spécialisés pour les stalkers ont été créés par les villes ou par l’État, mais malheureusement pas encore en France ; en attendant on peut s’appuyer sur les professionnels du domaine de la santé.

En plus de se libérer par la parole, vous pouvez aussi vouloir régler la forme et le fond.

Pour la forme que prend le problème, consulter un-e coach ou un-e psychothérapeute est une bonne façon de régler la forme. Il/elle vous aidera à faire cesser vos actes de stalking. Cela peut tout simplement passer par le fait de rééquilibrer vos journées, vos semaines, de façon à ce qu’elles soient plus épanouissantes pour vous (sortir plus, s’occuper mieux de soi, régler des problèmes familiaux, trouver un nouveau job qui vous satisfait plus…).
Si vous éprouvez des difficultés avec la consommation de produits tels que l’alcool, le cannabis ou autres substances dites « récréatives », il existe de nombreuses associations en France, ainsi que des consultations spécialisées dans les hôpitaux, pour vous aider sur le chemin de la maîtrise de votre consommation ou du sevrage.

Pour le fond, c’est un psychologue ou psychiatre qui pourra vous aider à vous libérer des pensées obsessives, vous accompagner sur le chemin de la connaissance de soi, de votre passé, panser et vaincre les peurs, la peur de l’abandon, la peur de ne pas être aimer… et faire la paix avec vous et le passé. Un chemin libérateur qui va vous permettre d’accroître la confiance en soi, et devenir maître de vos émotions et de vos actes.

Si vous n’êtes pas familier avec le domaine des sciences humaines, sachez que de nombreuses personnes consultent pour moins grave que le stalking. Consulter n’est pas réservé aux « fous », loin de là. Consulter permet d’évoluer, de se sentir mieux dans sa vie. Aux États-Unis où la parole est plus libérée qu’ici, consulter un psy est une chose très banale, toute aussi courante qu’aller faire ses courses ou aller voir un ami. C’est vous dire combien il n’y a aucune honte à avoir, bien au contraire, c’est faire preuve de maturité.

Notez que tous ces professionnels sont des personnes de confiance. Leur métier est d’accompagner, d’aider les personnes, quelquesoient leurs problèmes, sans les juger.
Ils sont soumis au secret médical ou au secret professionnel. Vous pouvez donc y aller en toute confiance.

Nous vous souhaitons très bon courage, et que votre chemin soit empli de la joie de se découvrir, de se libérer et de profiter enfin réellement de la vie.