10 ans de la Convention d’Istanbul – Un anniversaire sur fond alarmant pour le droit contre les violences basées sur le genre

Ce 20 mars 2021, la Turquie a déclaré se retirer de la Convention d’Istanbul.
« Convention d’Istanbul : la Turquie abandonne la lutte contre les violences faites aux femmes », Amnesty International

Dans le même temps, 2021 est aussi l’année anniversaire des 10 ans de la signature de cette Convention… signée en Turquie même !
Qu’est-ce que la Convention d’Istanbul, sur Wikipédia.

Durant l’été passé, la Pologne a entamé son projet de retrait de cette même Convention. C’est un important traité contre les violences psychologiques, le harcèlement sexuel et le stalking (harcèlement criminel) et il proscrit la violence domestique; ce texte a été signé par 45 pays plus l’Union Européenne.
« Varsovie veut se retirer du traité européen sur les violences sexistes »
« Traité européen contre les violences faites aux femmes : quatre questions sur le projet de retrait de la Pologne »

Emboîtant le pas à la Bulgarie l’année d’avant, le gouvernement de la Hongrie quant à lui refusé de ratifier cette convention, dans un mouvement d’hostilité particulière à la reconnaissance des personnes LGBTQI et à l’immigration, malgré qu’une résolution du Parlement prise fin 2019 « condamne les attaques et les campagnes contre la convention d’Istanbul, qui se fondent sur une interprétation intentionnellement erronée et sur une description fallacieuse de son contenu au public ».

Remarquons aussi que, malgré leurs signatures, d’autres pays de l’UE ne l’ont toujours pas ratifié : Arménie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, République de Moldova, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Ukraine. Quant à l’Azerbaïdjan et la Russie qui sont États membres du Conseil de l’Europe, ils n’ont tout simplement pas signé la Convention du tout (situation au 29/05/2021 sur le site du Conseil de l’Europe)… malgré un rappel des députés européens en mars 2018.

Ces pays comme d’autres, en particulier en Europe centre-orientale, connaissent un tournant conservateur et/ou même nationaliste radical.

C’est dans ce contexte sombre que le Parlement Européen travaille à agir plus contre les violences basées sur le genre, des violences perpétrées majoritairement contre les femmes et les personnes LGBTQI.

Le Conseil de l’Europe a aussi lancé un projet destiné à l’Ukraine, dénommé COVAW, visant à améliorer l’information sur les violences dans ce pays, à promouvoir l’égalité des genres, ainsi qu’à le faire (re-)venir le pays à une législation allant dans ce sens.

Le Parlement souhaite réaffirmer les principes de la Convention d’Istanbul. Espérons que la démarche aboutisse, car des points importants y sont inclus, y compris concernant la lutte contre le stalking.
Voir le rapport explicatif, étendu; le sujet du stalking y est traité à l’article 34.

Voir aussi, le site dédié à l’anniversaire des 10 ans de la convention d’Istanbul.